La pratique d’un instrument nécessite un travail personnel important et passionnant. Il faut donc organiser
cet apprentissage autour de la nature humaine pour qu’il soit efficace. Il s’agit donc de mettre en place la
bonne organisation, les bonnes méthodes et les bons rythmes adapté a chaque individu, même si d’une
manière générale il y a quelques points communs à tous !
Petite parenthèse d’importance pour bien apprendre. Permettez-moi cette évidence pour commencer: on
n’a jamais vu quelqu’un jouer ou chanter un morceau qu’il ne connaissait pas !
Donc avant tout exercice technique ou déchiffrage de titre, il faut bien connaître ce que l’on doit réaliser. Tout commence donc par ce qui est le grand secret de la musique : l’écoute. Si vous ne savez pas « par coeur » ce que vous devez,
jouer ce sera difficile de le jouer…c’est une évidence.
Il y a un vieil adage de prof qui me semble empreint de sagesse et qui dit : « si ce n’est pas chanté, ce n’est pas joué »… Faites le test ! Ainsi je conseille à mes élèves d’utiliser les temps de trajets afin d’écouter les exercices et morceaux à réaliser…ça rend le déplacement plus agréable aussi…en mettant les fichiers sons dans le téléphone ou autre, afin de l’écouter dans les transports en commun ou la voiture. En musique l’écoute et la compréhension sont le coeur de
tout !
Le premier point est de se poser la question de la régularité. Quotidiennement si possible, c’est toujours
meilleur. On ne peut pas se fixer un niveau à atteindre puisqu’au fur et à mesure des progrès votre
exigence va grandir. On se fixe donc des objectifs intermédiaires successifs qui constituent la progression.
La différence est notable !
Plus on pratique, plus on progresse, c’est certain. On peut optimiser son temps de travail pour qu’il soit à
la fois plus efficace et plus agréable. En général pour être sérieux il faut consacrer entre trente minutes et
une heure par jour. Pour l’harmonica il est meilleur de travailler avant les repas pour des raisons
physiologiques et hygiéniques (avant que l’estomac soit actif et la digestion lancée, avec une bonne
hygiène buccale et dentaire). On peut descendre jusqu’à trois fois par semaine, en dessous de cela, la
progression est vraiment lente !
Une autre notion capitale et centrale dans l’apprentissage, mais qui est devenue interdite a évoquer. Le
délai d’assimilation. A une époque ou tout doit être instantané, on se demande bien pourquoi, on prend un
cours, donc on sait et on fait…eh bien non ! On prend un cours, on comprend, on reçoit des exercices, on
les travaille correctement et on les réalise bien quand on a assez travaillé. La musique nécessite une
réalisation physique et donc un entraînement fait de nombreuses répétitions pour que l’exécution se
fluidifie, que les muscles et organes réagissent plus facilement. Et puis en face de cela, il y a un temps
nécessaire à la « décantation » de ce que vous avez appris, un temps d’intégration afin que cela se mette
en place dans votre mémoire et dans votre intelligence. Un temps indispensable pour comprendre l’utilité
et l’usage que vous comptez faire de cet acquis. Cela prend du temps et de surcroît c’est chacun son
rythme !
En musique il faut être dans le qualitatif et non dans le quantitatif. Chaque séance de travail mérite une
concentration maximum, ce qui fait oublier tous les tracas de la vie quotidienne. La méthodologie de
chaque titre ou exercice est importante à respecter. Il faut rester concentré et ne pas se laisser distraire par
le café, la cigarette, le téléphone etc. Il faut de la discipline et croyez moi, c’est un plaisir et cela vous fera
grandir. Donc soyez appliqué à chaque instant. Il vaut mieux faire un exercice quatre fois correctement
que de le rater dix fois. Soyez patients et surtout, surtout, maîtrisez votre impatience et votre énervement.
Soyez indulgent, c’est normal et nécessaire de se tromper, c’est le terreau du progrès. Après chaque
tentative analysez ce qui a été correct et ce qui ne l’a pas été. Si vous buttez à cette étape, c’est normal, le
professeur vous donnera la solution.
Comment organiser sa séance de travail. N’hésitez pas à vous détendre quelques minutes avant de
commencer. On peut sans doute trouver plusieurs façons d’organiser son travail de l’instrument. Je rappel
qu’il faut avoir écouté et connaître « par coeur » donc d’avoir mémorisé l’exercice ou le titre que l’on doit
jouer.
Voici ce que je recommande pour bien travailler.
Vous coupez votre séance en trois parties égales. Trois ateliers de 10 minutes pour 30 minutes d’harmonica, ou trois ateliers de 20 minutes pour 1h d’harmonica.
Le premier tiers est dédié à la technique, à des exercices répétitifs. Par exemple : enchaînement d’altérations, d’over notes, suites de notes avec des charges techniques qui vous sont adaptées.
Le second tiers est dédié à la musique : vous étudiez une pièce à jouer qui a été déchiffrée avec le prof.
Travaillez les passages difficiles, fluidifiez les techniques qui heurtent…
Le dernier tiers est consacré au plaisir. Vous jouez des titres que vous connaissez par coeur, sans support,
jouez à l’oreille si possible (car personne ne joue à la narine ou au sourcil). Jouez plusieurs titres
différents, faites vous plaisir, pensez à ce qu’est l’émotion et le sens artistique.